Ghaees Alshorbajy, De rouille et d’or

Du haut de ses 33 ans, Ghaees Alshorbajy transforme les déchets en montagnes de merveilles. Avec son entreprise KaouKab, planète en arabe, cet entrepreneur syrien permet à une dizaine de travailleurs issus de bidonvilles de s’insérer professionnellement par la collecte de ferraille. Son idée germe en Syrie.

Dans son pays natal, Ghaees Alshorbajy observe une méthode de ramassage des déchets métalliques, mise au point par les personnes les plus défavorisées du territoire. Arrivé en France en 2015, cet ingénieur part alors à la rencontre de populations manouches et roms, auprès desquelles il lance un programme d’accompagnement pour devenir collecteur. Auto-entrepreneurs, ces spécialistes de la collecte de ferraille récupèrent, par le biais d’une application, des déchets ménagers aux domiciles de particuliers. Les encombrants sont ensuite vendus à des acheteurs pour être triés, recyclés, valorisés. Chaque ferrailleur perçoit le prix de la matière qu’il collecte, soit 200 euros pour une tonne de ferraille. Cela permet à des familles souvent très éloignées du marché de l’emploi d’organiser leur vie quotidienne autour d’une activité professionnelle et d’une rémunération régulière. 

« Les manouches sont super modernes, travailleurs, professionnels. Avec eux on a créé une famille, ce n’est pas qu’une entreprise. »

Pour le moment, les travailleurs de KaouKab collectent environ 200 tonnes de ferraille par mois en Île-de-France. L’objectif de Ghaees Alshorbajy est désormais d’employer de nouveaux collecteurs pour atteindre 1 000 tonnes de déchets mensuels, développer les activités de l’entreprise sur le reste du territoire français et faire grandir son équipe commerciale.